- débâillonner
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• v. 1842; de dé- et bâillonner1 ♦ Ôter le bâillon de (qqn).2 ♦ Fig. Rendre la liberté d'expression à. « Quand l'Italie sera-t-elle débâillonnée ? » (Stendhal).⊗ CONTR. Bâillonner. Museler.⇒DÉBÂILLONNER, verbe trans.[Le compl. désigne une pers.] Débarrasser d'un bâillon. L'officier était humain : il avait donné l'ordre de les débâillonner [les prisonniers] (CTESSE DE SÉGUR, Mém. d'un âne, 1860, p. 105).— Au fig., en partic. Délivrer d'une contrainte, rendre la liberté d'expression. Débâillonner la presse (LITTRÉ, Lar. Lang. fr.). Délier à force de tendresse, délier ce nœud. Débâillonner cette âme close (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1191) :• Je me souviendrai avec délices de ces jours d'angoisse où j'errai dans ces quartiers inconnus de Paris. Patienter dans l'attente de l'heure qui nous débâillonnera.MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1940-44, p. 354.Prononc. :[
], (je) débâillonne [
]. Étymol. et Hist. 1845 au propre et au fig. (BESCH.). Dér. de bâillonner; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. Ac. FR. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, n° 5, p. 98.
débâillonner [debɑjɔne] v. tr.❖1 Débarrasser (qqn) d'un bâillon. || On l'a délivré, débâillonné et détaché.2 Fig. Rendre la liberté de parole à. || Débâillonner la presse.——————débâillonné, ée p. p. adj.1 Dont on a ôté le bâillon.2 Qui a retrouvé sa liberté de parole.0 Si peu que nous sachions ce qui s'y passe aujourd'hui, le même cri de l'esprit à demi débâillonné monte vers nous du fond de la vieille Russie, depuis que Staline n'est plus là.F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 295.❖CONTR. Bâillonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.